La fermeture temporaire du LaM pour travaux de rénovation donne l’opportunité au musée de faire rayonner sa collection au-delà de nos frontières. Dans le cadre de sa programmation hors-les-murs, le musée présente une exposition exceptionnelle de son fonds moderne à Shanghai, au Bund One Art Museum du 27 septembre 2024 au 9 février 2025. Organisée à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la République populaire de Chine, l’exposition présente une sélection de 61 chefs-d’œuvre de 18 représentants de l’avant-garde en France.
Artistes présentés : André Bauchant, Francisco Borès, Georges Braque, Bernard Buffet, Serge Charchoune, André Derain, Max Ernst, Eugène Nestor de Kermadec, André Lanskoy, Henri Laurens, Fernand Léger, Eugène Leroy, Joan Miró, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso, Joaquín Torres-García, Arthur Van Hecke et Louis Vivin.
Conçue en quatre grands chapitres, l’exposition rassemble une sélection d’œuvres exceptionnelles issues de la donation des collectionneurs Roger Dutilleul et Jean Masurel, collection à l’origine de la création du LaM.
Pensée comme une véritable exploration de la trajectoire de l’art moderne sur un demi-siècle, l’exposition s’ouvre en proposant une plongée au cœur du cubisme. Elle présente notamment des œuvres caractéristiques des expérimentations menées par Georges Braque et Pablo Picasso puis prolongées par des artistes comme Fernand Léger. Sont notamment présentées des pièces phares de la collection du LaM telles que Maison et arbre (été 1908) ou Le Sacré-Cœur de Montmartre (1910) de Braque, Le Bock (1909) et Femme au chapeau (25 novembre 1942) de Picasso ou encore Femme au bouquet (1924) de Léger.
Au sein du parcours, la figure d’Amedeo Modigliani est particulièrement mise en avant. En prêtant de manière exceptionnelle 9 peintures et dessins de l’artiste - sur les 15 pièces conservées au musée -, le LaM permet au Bund One Art Museum de rassembler le plus grand nombre d’œuvres de Modigliani jamais exposé en Chine. Parmi elles figurent non seulement son Nu assis à la chemise (1917), très représentatif du style artistique de Modigliani, mais aussi le rare portrait de famille Maternité (1919), où l’on voit Jeanne Hébuterne, la dernière compagne de Modigliani, avec leur fille.
Une sélection de « peintures de rêves », faisant écho aux recherches entreprises par les surréalistes, est également représentée dans l’exposition avec Tête de grand musicien (mai 1931) de Joan Miró ou bien les frottages de Max Ernst, réalisés pour sa série Histoire Naturelle (1926). Ces œuvres viennent se confronter à des peintures autodidactes, dites « naïves » qui fascinaient Roger Dutilleul et Jean Masurel, avec Le Styx (1939) d’André Bauchant ou encore avec Le Trianon (c. 1930) de Louis Vivin.
Un ensemble de compositions fondées sur un travail subtil de la couleur vient clôturer le parcours de l’exposition. Roger Dutilleul et Jean Masurel avaient une approche très sensible de l’œuvre d’art avec une attention particulière portée à la palette d’un tableau. Ils étaient à la fois attirés par des peintures très sobres, quasiment monochromes (Joaquín Torrès-Garcia, Serge Charchoune, Bernard Buffet) mais aussi par des toiles particulièrement expressives aux couleurs éclatantes (Francisco Borès, Eugène-Nestor de Kermadec, Fernand Léger, André Lanskoy).